Mon combat du mois de mai : la santé mentale
Depuis le mois de février, je suis membre du groupe de travail sur la santé mentale à l’Assemblée nationale. Ce groupe de travail a pour objectif de sensibiliser le public sur le défi prioritaire que représente la santé mentale et la psychiatrie pour la santé publique. La crise du Covid-19 a mis en lumière non seulement la dégradation de la santé mentale des citoyens, des jeunes comme les aînés en EPHAD, mais a aussi montré la dégradation des soins psychiatriques.
Les maladies mentales représentent la première cause mondiale de handicap selon l’OMS, aujourd’hui, 12,5 millions de français en sont atteints. Selon le Ministère du travail, de la santé et des solidarités, en France, on estime que 15 % des 10-20 ans ont besoin de suivi ou de soin. On recense environ 6 000 suicides chaque année, première cause de décès chez les 15-29 ans. Enfin, la psychiatrie représente 2,4 millions de personnes prises en charge par des établissement de santé.
Cependant, la France est en retard dans la prise en charge de ces personnes. Afin que la France ait une politique de santé mentale ambitieuse et qu’une sensibilisation soit faite, nous avons mis en place un groupe de travail sur la santé mentale. Il devient impératif de se préparer et d’agir, car ces expérimentations méritent d’être généralisés, surtout depuis que le Premier ministre a annoncé déclarer l’état d’urgence sur la santé mentale.
Notre objectif est d'influencer le débat public et de faire pression de manière constructive sur le gouvernement. Pour ce faire, nous avons plusieurs initiatives en cours. J’ai assisté à un colloque “Santé mentale, grande cause nationale” à l’Assemblée nationale organisé par Benoit Mournet et mes autres collègues engagés dans le cadre du groupe de travail, en présence de l’UNAFAM, l’association des jeunes psychiatres et jeunes addictologiques, l’Alliance pour la Santé Mentale, Santé Mentale France ainsi que la fondation FondaMentale. Dans le cadre du SNU, des discussions ont porté sur la santé mentale, la lutte contre le harcèlement, le sens de l'engagement, la laïcité... Ce colloque s’est organisé autour de deux tables rondes : la première sur comment comprendre et répondre aux besoins des usagers pour les personnes concernées ? Et la deuxième sur une approche plus globale des parcours en santé mentale et l’appel à une grande cause nationale pour 2025.
Un questionnaire a été également élaboré par des psychiatres, garantissant ainsi une approche professionnelle et informée. Les députés sont mobilisés pour se rendre dans les services de leur territoire pour coordonner les actions sur le terrain et assurer une remontée d’informations massive.
Je me suis ainsi rendue à l’hôpital Mignot au Chesnay-Rocquencourt dans l’optique d’échanger avec le personnel et les équipes des services psychiatriques pour questionner sur l’état des soins psychiatriques dans ma circonscription et sur les projets relatifs à la construction d’une aile dédiée à la psychiatrie.
Enfin, un Conseil national de la refondation (CNR) sur la santé mentale aura lieu en juin-juillet avec une attention particulière portée sur celle des jeunes, promis par Emmanuel Macron. Le ministère a déclaré dans un communiqué que ce CNR mettra en valeur toutes les initiatives provenant des territoires et de la société civile afin de proposer des réponses novatrices et de proximité en présence de l’Etat, des collectivités, des syndicats et des associations.
Mais, il est nécessaire de continuer la sensibilisation de notre entourage à cet enjeu de santé publique et de ne pas hésiter à en discuter ! Je continuerai de mon côté à soutenir l’accès aux soins psychiatriques pour tous, sur tous les territoires.